On joue la 85ème minute du match Bordeaux-Lens.
Pauleta se défait du marquage d'Ismaël et laisse
sur place Walleme (qui a vieilli de 10 ans sur
l'action). Le portugais centre devant le but,
Dhorasoo voit sa reprise contrée et le ballon
s'écarter du but, l'occase semble vendangée........
Mais"il"
arrive à toute allure, comme surgi de nulle
part, poussé par tout le stade. Avec sa démarche
"carnavalesque", toute empreinte de samba,
tel un funambule, il contrôle le ballon en
s'appliquant, lève la tête et frappe de tout son
coeur dans le but encombré de Warmuz............il
délivre l'assistance!
"Il", vous l'avez reconnu, c'est Paulo
Miranda, l'un des brésiliens de Bordeaux. Ce fut la
première recrue de la saison. La première
recrue, mais sûrement pas la meilleure (Christian
étant lui hors catégorie). Une titularisation face
à Nantes puis plus rien ou quasiment....Des
prestations parfois fantomatiques voire énigmatiques
(que nous n'avons pas manqué de souligner et de
déplorer içi) mais trois buts à son compteur
[deux en championnat (Nantes et Lens) et un en UEFA
(Roda)]. Miranda n'est pas le joueur attendu ni la
star si espérée par les supporters. Un joueur
moyen, un intermittent du spectacle, mais un
personnage attachant. S'il ne répond pas aux
attentes du coach, on ne peut cependant pas
lui enlever deux qualités: son placement devant
le but et sa joie communicative.
Miranda est l'homme du second
poteau, tous ses buts ont été marqué de la sorte.
Rappelez vous Nantes, ce centre lobé de Pauleta sur
Landreau et déposé sur la tête de Paulo.
Souvenez vous du match aller face à Roda,
encore Paulo qui nous plante une tête au second
poteau pour un petit 1-0 qui s'avérera au final
insuffisant. Avant Lens, il y eut ce raté à
Lescure face à Monaco dans les dernières
secondes où le brésilien, pourtant dans sa position
favorite, buta sur Roma. Et puis donc Lens et
ce boulet de canon (appliqué) face à Warmuz,
Paulo n'ayant pas commis deux fois la même bourde!
On lui a appris au moins une chose et une chose
essentielle dans le bagage de tout footballeur: être
toujours au second poteau. Il l'a plus que retenu et
cela lui sert, les statistiques le prouvent. C'est
frappant de le voir marquer systématiquement dans
cette position et avec une étonnante facilité.
J'entends déjà certains me dire que face à Lens il
marqua en bel opportuniste, a peine rentré sur la
pelouse et que cela n'était pas dur. Faux, ce
n'est pas un coup de pot mais le résultat d'un bon
placement (au sens propre et non au figuré). Miranda
ne vous attends pas au tournant, ni au coin du bois,
mais toujours au second poteau et
gare à vous si vous laissez filer un ballon!
Un buteur atypique que ce
Paulo Miranda, sa joie après chacune de ses
réalisations ne laisse pas indifférent les
supporters que nous sommes. Une joie éclatante mais
surtout une joie dédiée et partagée avec le
public. Paulo joue pour faire plaisir au public. Son
but face à Lens fut fêté dans l'allégresse: son
premier regard fut pour le public, il se dirigea bras
ouverts vers la tribune présidentielle, la longea,
et termina par un pas de samba au coin de corner pour
ensuite exhorter le virage. Un sourire immense,
jusqu'aux oreilles. Une joie de gamin, de gamin
qui vient de marquer un but dans une cour de
récréation -ou sur la plage-et qui se prend à
rêver. Il nous rappelle ainsi notre enfance et pour
tout dire c'est le clin d'oeil d'un enfant sorti des
favelas à tous les enfants du brésil.
Paulo Miranda n'aura pas marqué les girondins
cette saison, à tel point que son avenir en
gironde est très incertain. Peu importe, quand on
évoquera Paulo Miranda en parlant du passé, le
fidèle de Lescure que je suis pensera à ce gamin au
sourire rayonnant et à "l'homme du second
poteau" plutôt qu'à un second couteau.
Pardo64
Réagir sur le forum

photo afp