Cette coupe du monde n'est plus
à une surprise près ! Alexei Smertin et ses
coéquipiers viennent d'en faire les frais, après
bien d'autres (Portugal, Pologne, Italie et bien sur
la France malheureusement...). Oleg Romantsev avait
pourtant remanié son équipe en réintégrant dans
l'entre jeu le milieu terrain bordelais pour
faire face au défi japonais. Comment
expliquer, en revanche, l'absence d'Alexender
Mostovoï qui fait cruellement défaut à l'équipe
russe depuis le début du tournoi. L'argument de la
blessure est il le bon ?
Quoiqu'il en soit, on a retrouvé
notre russe préféré qui a joué 55 minutes
(première période + 10 mn en seconde). Un Smertin
avec un look légèrement modifié (cheveux plus
courts, "à la Duga", et petite moustache,
mais très légère). Aléxeï a évolué devant sa
défense, dans le registre qui est le sien, a savoir
celui du ratisseur-harceleur. Il s'est retrouvé dans
la zone de Nakata à plusieurs reprises et lui a
rapidement montré qui serait le patron en commettant
une faute sur le japonais à la 10 ème minute (tacle
sur la cheville). Un match engagé mais lent
dans un premier temps. La plus belle occasion est à
mettre à l'actif du jeune attaquant russe de 19
ans, Ismaïlov, qui décoche une superbe frappe
venant raser la lucarne du portier japonais!
Cela ne décourage pas les nippons qui manquent
d'un cheveu l'ouverture du score à la 27 eme minute,
le tir s'envolant au dessus des buts. Même
scénario 8 minutes plus tard : les japonais
vendangent un superbe coup franc à l'entrée
des 18 mètres, encore un ballon dans les étoiles !
Puis vint la 45 ème minute : Smertin donne un
superbe ballon en profondeur à l'entrée de la
surface japonaise mais le portier nippon, plus
prompt, surgit dans les pieds de l'attaquant russe et
annihile l'occasion. Alexeï termine ainsi sa
première période : une prestation convenable compte
tenu de ses blessures (douleurs dorsales) qui l'ont
empêché de s'entraîner avant ce match. Dans un
style sobre, il a tenu la dragée haute à
Suzuki et Inamoto au milieu de terrain, mais cela est
normal lorsque l'on est surnommé
"Mobylette".
Alexeï ne pouvant tenir 90
mn, il cède sa place à la 55 ème minute mais,
à cet instant, le Japon mène 1-0! Les nippons ont
en effet pris l'avantage à la 51 ème minute grâce
à Inamoto. Les russes ne tardent pourtant pas
à réagir : le remplaçant de Smertin, à peine
entré, loupe l'immanquable : il dribble dans la
surface le gardien japonais mais sa frappe
atterrit dans le petit filet, comme Récoba face à
Barthez ! Par la suite, la partie est équilibrée
mais jamais les russes ne donnent le sentiment de
pouvoir accélérer et égaliser. Le sort en est
jeté, le Japon remporte une victoire historique, la
première de son histoire en phase finale de coupe du
monde et imite ainsi la Corée du Sud.
Les grandes nations du football ne
sont pas à la fête en Asie, aucun favori ne se
dégage pour le titre suprême. Si la Russie veut se
qualifier, elle devra faire un résultat dans le
dernier match face à la Belgique. Cela nous promet
un choc en perspective mais surtout un sacré duel
entre "Mobylette" Smertin et Wilmots
"le taureaux". Nul doute que les deux ex
coéquipiers s'en donneront à coeur joie.